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HIER, AUJOURD’HUI ET DEMAIN : LA LUTTE CONTINUE

Le 17 septembre 2013, Pavlos Fyssa, antifasciste et rappeur connu, a été assassiné par des fascistes d’Aube Dorée, payant de sa vie ses choix politiques. Plus tôt cette année, le 17 janvier, Saxtzat Loukman a été poignardé par des membres d’Aube Dorée à Petralona, alors qu’il se rendait à son travail, et seulement parce qu’il était immigré.

Des milliers de personnes ont pris part aux rassemblements et manifestations qui ont immédiatement suivis à Keratsini, sur le lieu du meurtre, mais aussi dans toute la Grèce : à Chania, Thessalonique, Patras, etc.
Dans le même temps, journalistes et politiciens faisaient semblant d’être choqués et continuaient avec des révélations sur les crimes d’Aube Dorée qui furent si longtemps cachés et fêtaient les poursuites judiciaires voire sa fermeture. Mais ce qu’ont oublié – volontairement – de préciser ces derniers, c’est que les fascistes et l’État vont main dans la main. Leurs discours et pratiques ont dans le fond beaucoup en commun : le 1er février de cette année, Babacar Ndiaye, immigré vendeur de rue, a été assassiné lors d’une course-poursuite avec la police municipale à Thissio. Aucune procédure n’a été lancée jusqu’aujourd’hui. Depuis des années, et pas plus tard que le 18 septembre, les fascistes se placent derrière les lignes de la police pour jeter des pierres sur les manifestants et participent aux tabassages. En septembre 2012, les fascistes avaient mené une série d’attaques contre des immigrés dans les alentours de la place Amerikis, avec pour la police en spectatrice. Comme réponse aux pogroms, une manifestation antifasciste à moto a été organisé le 30 septembre à Athènes, laquelle a été attaqué sauvagement par la police et les 15 antifascistes qui furent arrêtés furent torturés après leurs arrestations et lors de leur détention à GADA. Ils furent également poursuivis pour crimes aggravés. Le gouvernement grec ouvre de nouveaux centres de détention pour immigrés, organise l’opération de rafle massive “Xenios Dias”, construit un mur à la frontière avec la Turquie et y place des mines, parles des immigrés comme une “bombe hygiénique prête à exploser”. Les flics arrêtent, tabassent, torturent et tuent dans les commissariats. Les patrons exploitent des immigrés sous des conditions de travail et de vie misérables, encore une fois avec la tolérance des autorités, et quand certains osent revendiquer leurs droits, comme cela s’est passé à Manolada en avril dernier, ils n’hésitent à aller jusqu’à leur tirer dessus.

De l’autre côté, la justice, qui laisse faire tous cela et encore beaucoup plus, poursuit aujourd’hui les immigrés qui se sont révoltés à Amygdaleza le 10 août passé. Quand les fascistes s’organisent pour accomplir leur sale besogne assassine, les flics, la justice et l’État tournent le dos et regardent ailleurs.

Comment peut-on alors croire que l’interdiction du parti néo-nazi changera quelque chose à la situation actuelle, quand ses membres seront toujours là à propager leurs idées racistes, à attaquer tous ceux et celles qui résistent et à tenter de prendre le pouvoir ? Le problème du fascisme sera-t-il réglé par une loi ? Peut attendre de l’État qui chaque jour nous opprime de rendre la justice ? Est-ce une solution de demander une aide institutionnelle, dans l’attente que d’autres agissent en notre nom, restant passifs et sans rien faire de nous-mêmes pour nous ?

Aujourd’hui, encore et toujours, les attaques contre les immigrés continuent, avec les arrestations sur les places et dans les quartiers, avec l’esclavage moderne dans les centres de détention pour immigrés, à ASOEE, avec l’intervention de la police anti-émeute et des flics en civil qui chassent les vendeurs de rue. La répression continue, avec les matraquages et les gaz lacrymogènes contre les manifestants, la prison pour ceux arrêtés pendant les rassemblements, les licenciements massifs, les expulsions de lieux occupés et les flics à chaque coin de rue. Les forces du gouvernement, avec l’aide de leur bras droit, les fascistes, attaquent tous ceux qui refusent de baisser la tête et de leur obéir.

Aujourd’hui, le slogan “luttes communes des immigrés et locaux” est plus que jamais d’actualité, parce que c’est nous tous, immigrés avec ou sans papiers, grecs, pauvres ou non, qui sommes la cible de l’État, des para-étatiques et de chaque fasciste, nous qui devons ensemble nous soulever, parce que la volonté et le courage de lutter nous unissent. Parce que la lutte continuelle pour un monde nouveau est la meilleure manière de se souvenir de tous ceux qui sont morts en se battant pour la vie.

Pour nous, la seule solution est de trouver des moyens pour coexister et agir collectivement contre tout ce qui se passe. Immigrés et locaux, ensembles, sans hiérarchie ni discriminations de race, sexe ou couleur, unis contre chaque forme de fascisme et la barbarie policière, pour un monde que nous voulons créer. C’est entre autres pourquoi nous participons à l’assemblée des immigrés et solidaires d’ASOEE, essayant à travers les luttes communes d’immigrés et solidaires de faire face aux attaques que nous subissons et que nous subirons à l’avenir. Nos armes dans cette bataille seront la solidarité et l’égalité.

Nous ne combattons pas seulement nos ennemis mortels les fascistes, qui sont proches mais aussi en-dedans le gouvernement et qui mettent nos existences même en péril. Nous combattons pour nous, l’amitié, des droits justes, la paix et la justice, pour un lendemain meilleur.

RÉSISTANCE – AUTO-ORGANISATION – SOLIDARITÉ
LUTTES COMMUNES DES IMMIGRÉS ET LOCAUX
ÉCRASEZ LES FASCISTES DANS CHAQUE QUARTIER

Résumé d’une attaque contre un immigré dans le quartier de Kypseli

Je m’appelle F. S.et je travaille en tant que laveur de pare-brise de voiture au Parko Kyprou, dans le quartier de Kypseli. Le lundi 17 décembre, à 11h30, cinq personnes qui était dans un magasin d’alcool, devant lequel je met mon matériel, en sont sortis et ont commencé à m’insulter de manière raciste. Je leur ai répondu que s’ils m’insultaient, j’allais me battre avec eux. A ce moment, l’un d’entre-eux m’a frappé au visage, un autre m’a retourné ma veste sur la tête, j’ai été mis au sol et ils ont commencé à me tabasser. Une voiture de patrouille de la police qui passait par-là s’est arrêté, les policiers en sont sortis, ont interpellé l’une des cinq personnes et nous ont emmené tous les deux au commissariat près de Plateia Amerikis. Les policiers ont appelé une ambulance et j’ai été conduit à l’hôpital. J’y suis resté jusqu’à minuit après avoir passé des radios et un examen pour mon oeil droit.