Ca fait plus d’un mois qu’Asoee est devenu le théâtre d’une démonstration de force par la police. Tous les jours il y a des flics qui stationnent tout autour pour nous faire peur et pour que nous cessions de vendre devant l’université. A cause des élections municipales qui approchent, tous les candidats veulent montrer qui est le plus efficace à rétablir l’ordre dans le centre-ville, qui est le plus sévère contre nous les immigrés, qui est le plus sévère contre les étudiant-e-s qui luttent tous les jours à nos cotes. Mardi le 8/4, la police entoure l’université pour une fois de plus. Sortant de rues voisines, des flics delta et mat se mettent à chasser et à frapper n’importe qui. Le résultat de l’opération, c’est l’arrestation d’un étudiant et de 12 immigrés. Au tribunal, le procès va être reporté pour le 23/4, l’étudiant sera libéré mais les immigrés continuent à être détenus à cause d’une décision de la police. Les flics, se servant d’une série des lois administratives racistes, les ont jugés comme « danger pour l’ordre et la sécurité publique ». Autrement dit, les flics ont le droit d’arrêter un immigré quelconque, le charger avec n’importe quoi et décider après coup que son arrestation constitue un « danger pour l’ordre et la sécurité du pays ». Et ce qui suit, c’est l’emprisonnement ou la déportation. Laissant nos pays derrière nous, on pensait qu’on allait continuer à vivre au moins libre. Cette liberté nous a été confisquée dès le moment où l’on est entré en Grèce, même si entrer en Grèce veut dire risquer de mourir dans la mer comme dans le cas des noyés de Farmakonisi et de Mytilini. Une fois en Grèce, on se retrouve dans une prison à ciel ouvert. On nous empêche de travailler par le biais de lois aussi racistes qu’obsolètes. Les flics, les fascistes, les racistes nous persécutent dans les rues. C’est pas seulement Asoee, c’est aussi Monastiraki, Thissio, Omonoia, ça se passe dans tous nos quartiers. On nous stigmatise par le biais de campagnes racistes de désinformation. Selon les medias, nous sommes des voleurs, des tueurs, des porteurs des maladies. Chaque jour nous vivons sous la menace d’être emprisonné dans un commissariat ou dans les camps de détention. La durée de détention augmente de plus en plus : 3 mois au début, puis 6 et 9, aujourd’hui 18 et toujours plus. Avec les opérations des flics devant l’université, on nous interdit de vendre dans la rue ce qui était notre seul moyen de survie. Ce qui était notre seul moyen pour gagner un peu d’argent, pour payer notre location, les factures d’électricité, d’eau, avoir quelque chose a manger. La seule chose qu’on veut est de pouvoir vivre dignement à la sueur de notre front. La Grèce n’a pas compris que nous, les immigrés, nous ne sommes pas un problème. Mais nous pouvons en devenir un.
MIKROFONIKI thissio 22/4 17:00
RASSEMBLEMENT evelpidon 23/4 12:00
Liberte Pour les Arrêtés
COMMUNAUTES DE LUTTE jusqu’à la libération de tous les immigrés
assemblée des immigrés et des solidaires d’asoee
tous les jeudis à 20:00