Pour les 4 détenus lors de la rafle policière à ASOEE le 22-10 | Demonstration 21-12

S’il n’agissait pas de la liberté et de la dignité de 3 hommes, on pourrait parler d’une farce maladroite en quatre actes :

1ère Acte
Mardi le 22 octobre. Une opération policière spectaculaire de plus devant l’université d’ASOEE. Leur but, c’est la répression du commerce des vendeurs de rue. De flics de toute sorte accompagnés de chaînes de télé ainsi que du secrétaire d’Etat, Mitarakis, envahissent l’université. Faisant face aux centaines d’étudiants, ils sont forcés de reculer. Sans que le moindre affrontement ait eu lieu, les flics arrêtent n’importe qui, pourvu qu’il s’agit d’un immigré qui se trouve près de l’université.

2ème Acte
Quatre immigrés se trouvent ainsi chargés des accusations toutes faites :  résistance à l’interpellation et tentative de coups et blessures. Amenés devant le tribunal, le juge décide de les remettre en liberté jusqu’au procès. Les flics pourtant ne sont pas d’accord. Ils considèrent trois d’entre-eux comme un ‘danger pour l’ordre et la sûreté publique’ et décident de les garder au commissariat. Leur décision, ils la basent sur les accusations qu’ils ont fabriqué eux-mêmes. Et le tribunal administratif vient ratifier l’action des flics.

3ème Acte
Le 10 décembre. Un procès de plusieurs heures se déroule devant des dizaines de solidaires. Les témoignages drôles et contradictoires des flics s’écroulent. L’issue du procès est positive – tous les quatre sont acquittés. Des applaudissements éclatent dans une salle pleine de solidaires. On reste avec l’impression qu’ils seront bientôt libérés, près de nous.

4ème Acte
Le 11 décembre. Les 3 immigrés sont toujours détenus chez le commissariat pour des raisons dites administratives. La police, en dépit de l’acquittement, fait tout son possible pour prolonger leur détention.

Autrement dit, la vie et la liberté des immigré-e-s se trouvent sous le pouvoir absolu de la police, à la merci de chaque flic raciste. L’Etat a décidé, à travers un tissu des lois administratives racistes, d’accorder aux flics la capacité d’interpeller, d’arrêter, de juger et d’emprisonner les immigré-e-s avec des procédures sommaires hors de tout contrôle. C’est précisément le cas des détenus d’ASOEE. Les flics ont d’abord fait des arrestations au hasard et puis, afin de justifier l’injustifiable, ils privent obstinément les immigrés de leur liberté. Ils ont chargés quatre d’entre-eux avec des accusations fabriquées seulement pour décider ensuite que les détenus posent ‘un danger pour l’ordre et la sûreté publique’. Et, une fois acquittés par le tribunal, les flics prolongent leur détention d’une manière arbitraire et vindicative, crachent leur haine raciste sur ceux qui luttent pour vivre avec dignité contre les discriminations et le terrorisme de l’état.

Personne n’est intimidé devant les accusations fabriquées – nous sommes tou-te-s empli-e-s de rage

Quand la lutte pour la survie  s’abandonne à la merci de la police, se perd dans des procédures judiciaires obscures,
est baptisé au nom de danger contre l’ordre et la sûreté publique
Notre réponse est : solidarité et luttes communes des locaux et des immigré-e-s

Microfoniki 15/10 sur la place Victoria et répression policière

Le mardi 15/10 sur la place Victoria dès 17.00h nous avons fait une manifestation avec microfoniki et nous avons distribué des tracts, déclenchés par l’assassinat de Pavlos Fyssas. L’intervention a été organisée conjointement par l’assemblée d’ immigrés et solidaires d’ASOEE, le squat autogéré d’ASOEE et l’assemblée de la place Victoria. La place était remplie de musique et des tracts ont été distribués aux locaux et immigrés. Environ deux heures après et tandis que la manifestation avait presque fini, deux camions avec des flics «MAT» ont apparu au sommet de la place. Peu de temps après leur débarquement, ils ont exprimé leurs humeurs et ils se sont alignés en face des manifesteurs. Deux flics avec des chemises ont échappé à la formation et ils se sont approchés pour communiquer leurs demandes. Immédiatement nous avons entouré les personnes en charge des relations publiques exigeant de savoir pourquoi ils interdisent la manifestation. Malgré la pression ils ont persisté à l’ordre d’en haut «pour vider la place» (pogrom?!) sans jamais nous avoir expliqué pourquoi. Finalement, alors que les flics menacaient d’interpellations, nous avons décidé de partir sans escorte. Il faut noter à ce point-là qu’elle avait précédé, quelques heures plus tôt, l’interpellation des 15 personnes du Front Antifasciste pendant un affichage dans Patission avenue, pour la propagation de la manifestation antifasciste à moto en 26/10 à Keratsini. La forte présence de la police dans la région est une histoire très vieille, mais jusque maintemant nous n’étions pas habitués à l’interdiction de manifestations, de distribution des tracts etc.

Les provocations des flics ont été répétées en 19/10, quand un groupe «DIAS» a procedé aux interpellations de 6 personnes de la Coordination Antifasciste d’Athènes et Pirée au dehors de la station de train Attiki, qui allaient à une action de contra info (ils avaient un seau pour affichage et des tracts) au marché en plein air dans Michail Voda rue, en vue de la manifestation antifasciste à Agios Panteleimonas en 26/10. Les flics ont prétendu qu’ils avaient des mandats centraux «d’interpeller tous ceux qui distribuent des brochures», et c’est pourquoi ils ont lu les brochures, pour voir si elles appellent aux actes de violence, par exemple à cause des slogans ou des photos. On ne doit pas oublier qu’à ce jour-là des fascistes de l’Aube Dorée avaient jetté beaucoup de flyers à Liosion avenue, mais la police ne les a pas interpellés… Les flics ont conduit les antifascistes dans un camion de la police à Omonia et ils ont vérifié leurs identités sans les amener au commissariat. Par la suite, ils les ont libérés. Finalement, la Coordination Antifasciste a réalisé l’action de contra info dans Michail Voda rue avec la participation de 50 personnes (les antifascistes interpellés inclus). La distribution des brochures avait du succés, car on en a beaucoup distribué aux locaux et immigrés, mais au coin des rues Michail Voda et Pipinou, Giannatos qui est fasciste de l’Aube Dorée et également le président du «comité des résidents d’Agios Panteleimonas», il a commencé avec 2-3 personnes à insulter et à provoquer les antifascistes qu’ils ont réagi. Par conséquent, il y avait de grande tension. L’hystérie des fascistes était si grande, de sorte que les flics ont interpellé Giannatos près du commissariat local. L’action antifasciste a continué avec des slogans, affichage et distribution des brochures pendant un certain temps après l’épisode ci-dessus et s’est terminée à 15:00 h.

Nous ne sommes pas terrifiés et nous serons dans les rues aussi longtemps que nécessaire.

LUTTES COMMUNES DE LOCAUX ET D’IMMIGRES

Flics et fascistes, écoutez bien:

LES RUES ET LES PLACES APPARTIENNENT AUX PERSONNES QUI RESISTENT

Une histoire qui s’est répétée (pas par hasard) une fois de plus

Le mardi 22 octobre, nous avons été témoins d’une opération policière spectaculaire de plus à ASOEE pour la “répression” du marché à la sauvette qui se tient sur le trottoir de Patission, devant l’école, avec la présence du sous-ministre au développement Noti Mitarakis et des chaînes de télé.

La présence d’un van d’ALPHA en face d’ASOEE depuis 9h du matin n’était bien sûr pas fortuit, alors que l’opération commençait à 11h… Finalement, ils n’ont pas été satisfaits de la façon du déroulement des événements et l’information n’est ni passée dans les bulletins d’informations ni dans le journal de 20h.

Les flics sont entrés dans la cour et dans le même temps ont encerclé l’école, tandis qu’ils permettaient l’entrée seulement à ceux qui montraient une carte d’étudiant. Les MAT, DELTA et DIAS ont demandé à pénétrer dans les bâtiments et ont procédé aux interpellations de tous ceux qui se trouvaient face à eux où autour d’ASOEE, avec pour seul critère la couleur de leur peau (souvenons-nous que le 09/05/12, lors d’une opération similaire, les flics avaient arrêtés un professeur indien universellement connu et invité à ASOEE !).

Des centaines d’étudiants se sont rassemblés dans la cour et ont crié des slogans, exigeants que la police parte. Les flics sont restés environ une heure dans la cour et finalement, ils n’ont pas seulement réussi à entrer dans les bâtiments mais ils ont été chassés de l’école par les étudiants. Néanmoins, ils ont arrêté 4 immigrés en des lieux complètement différents autour de l’école, alors qu’aucun accrochage n’avait précédé les arrestations, et leur ont collé les accusations truquées suivantes (comme d’habitude) : résistance aux autorités et tentative de coups et blessures.

L’après-midi de la même journée, une assemblée générale des étudiants s’est tenue et a décidé l’occupation de l’école jusqu’au jeudi 24/10, une manifestation de protestation contre l’invasion des flics et en solidarité avec les 4 immigrés arrêtés. La manifestation s’est tenue dans la même soirée dans les environs.

Le 24/10, les 4 arrêtés sont passés en comparution immédiate qui a abouti sur un report au 31/10. Le 30/10, les flics ont essayé une fois de plus de créer un climat de terreur autour d’ASOEE, ils sont restés pendant trois heures dans les environs et ont fait usage de gaz lacrymogène. Le jour suivant, au tribunal, l’affaire des quatre immigrés n’a pas été jugé faute de temps et le procès a été reporté au 10/12. Le plus enrageant dans l’affaire est que dès le début, le 24/10, même si la décision du tribunal     prévoyait la fin de la détention et la remise en liberté jusqu’à ce que le procès ne se tienne, les quatre immigrés restent retenus illégalement et sans justification.

Cette situation nous remplit de colère mais ne nous étonne pas, parce que nous savons qu’une partie des habitants de ce pays, les immigrés, sont considérés par l’Etat comme des hommes de seconde catégorie. Beaucoup de mesures racistes limitent leurs vies à un tel point qu’il existe une sérieuse possibilité qu’ils se retrouvent en une nuit à l’autre bout du monde ou dans un centre de détention en Grèce pour 18 mois, méthodes que les flics et leurs chefs politiques vantent à chaque occasion, avec pour but évident que nous nous habituions à la soumission et la misère. La détention d’immigrés sans-papiers pour 12 ou 18 mois présume que c’est un cas exceptionnel dans la loi, mais dans la pratique c’est la règle générale puisque la décision est laissée à la discrétion de la police.

En-dehors du renforcement de mesures spéciales de privation de liberté seulement pour les immigrés, des décrets spéciaux donnent un pouvoir supplémentaire aux flics de poursuivre chaque immigré (avec ou sans papiers), utilisant le “danger pour la sécurité publique ou la santé publique”. C’est donc de décider au fond de confisquer leurs papiers, de les enfermer pendant un an et demi dans un centre de détention et de les expulser. C’est-à-dire que la police peut interpeller un immigré, l’accuser de ce qu’elle veut (ce qu’elle sait très bien faire) et ensuite de décider que son arrestation relève du “danger pour la sécurité publique ou la santé publique” et est donc un motif de détention et d’expulsion. Et dans le cas d’un recours contre cette décision, l’autorité compétente est encore une fois la police… Et quand ces décrets ne sont pas suffisants, la police a le soutien et la couverture politique pour entreprendre et continuer à mener des détentions infondées et vengeresses, sans même qu’il n’y ait une décision écrite, comme cela se passe pour les arrêtés d’ASOEE.

L’attaque qui s’est tenue à ASOEE ne nous semble pas être en-dehors de ce que nous vivons. L’Etat et ses flics nous chassent quotidiennement. Les fascistes avec leur protection se meuvent librement et mènent des attaques dans nos quartiers. Les patrons ont la possibilité de faire ce qu’ils veulent puisque nous sommes pour eux des êtres inférieurs (voir les coups de feu contre les immigrés travailleurs de la terre à Manolada). Ils veulent que nous soyons effrayés, inoffensifs et enfermés dans nos maisons. Sinon c’est “Xenios Dias”, les centres de détention et les expulsions qui nous attendent. Dans les quartiers où nous vivons il y a toujours beaucoup de flics, les chaînes de télé parlent de nous, le gouvernement promulge de nouvelles lois et construit de nouveaux lieux de détention. Ils disent constamment que “nous prenons leur travail” mais c’est ce même Etat qui baisse les salaires, fait fondre les retraites et détruit les services publics gratuits. L’Etat sait que sa politique est très extrême, il choisit de terrifier les gens et de créer un climat de peur au sein des immigrés et de tous ceux qui luttent.

Le but de l’attaque à ASOEE était non seulement pour nous faire peur, mais aussi pour que nous arrêtions ce que nous faisons. Le marché à la sauvette est pour nous la façon d’avoir l’argent dont nous avons besoin pour survivre, payer le loyer, la nourriture et nos factures. Nous voulons travailler pour pouvoir vivre avec dignité. Ce qui dérange l’Etat n’est pas le marché à la sauvette, mais bien notre choix d’être tous ensemble, de nous sentir tous égaux, de faire des assemblées, locaux et immigrés ensemble, de se soutenir l’un l’autre. La seule solution est pour nous de trouver des façons pour co-exister et agir collectivement contre les difficultés que nous rencontrons et toutes celles à venir. Sans hiérarchie et discriminations de sexe, de race ou de couleur, nous nous unissons face à tout type de barbarie, posant les bases d’un monde où nous voulons vivre. Tous ensemble, locaux et immigrés, nous luttons contre le racisme et la misère qu’ils essayent d’imposer.

RÉSISTANCE – AUTO-ORGANISATION – SOLIDARITÉ

LUTTES COMMUNES DES LOCAUX ET IMMIGRÉS

Assemblée des immigrés et solidaires d’ASOEE

Chaque jeudi à 19h à ASOEE

HIER, AUJOURD’HUI ET DEMAIN : LA LUTTE CONTINUE

Le 17 septembre 2013, Pavlos Fyssa, antifasciste et rappeur connu, a été assassiné par des fascistes d’Aube Dorée, payant de sa vie ses choix politiques. Plus tôt cette année, le 17 janvier, Saxtzat Loukman a été poignardé par des membres d’Aube Dorée à Petralona, alors qu’il se rendait à son travail, et seulement parce qu’il était immigré.

Des milliers de personnes ont pris part aux rassemblements et manifestations qui ont immédiatement suivis à Keratsini, sur le lieu du meurtre, mais aussi dans toute la Grèce : à Chania, Thessalonique, Patras, etc.
Dans le même temps, journalistes et politiciens faisaient semblant d’être choqués et continuaient avec des révélations sur les crimes d’Aube Dorée qui furent si longtemps cachés et fêtaient les poursuites judiciaires voire sa fermeture. Mais ce qu’ont oublié – volontairement – de préciser ces derniers, c’est que les fascistes et l’État vont main dans la main. Leurs discours et pratiques ont dans le fond beaucoup en commun : le 1er février de cette année, Babacar Ndiaye, immigré vendeur de rue, a été assassiné lors d’une course-poursuite avec la police municipale à Thissio. Aucune procédure n’a été lancée jusqu’aujourd’hui. Depuis des années, et pas plus tard que le 18 septembre, les fascistes se placent derrière les lignes de la police pour jeter des pierres sur les manifestants et participent aux tabassages. En septembre 2012, les fascistes avaient mené une série d’attaques contre des immigrés dans les alentours de la place Amerikis, avec pour la police en spectatrice. Comme réponse aux pogroms, une manifestation antifasciste à moto a été organisé le 30 septembre à Athènes, laquelle a été attaqué sauvagement par la police et les 15 antifascistes qui furent arrêtés furent torturés après leurs arrestations et lors de leur détention à GADA. Ils furent également poursuivis pour crimes aggravés. Le gouvernement grec ouvre de nouveaux centres de détention pour immigrés, organise l’opération de rafle massive “Xenios Dias”, construit un mur à la frontière avec la Turquie et y place des mines, parles des immigrés comme une “bombe hygiénique prête à exploser”. Les flics arrêtent, tabassent, torturent et tuent dans les commissariats. Les patrons exploitent des immigrés sous des conditions de travail et de vie misérables, encore une fois avec la tolérance des autorités, et quand certains osent revendiquer leurs droits, comme cela s’est passé à Manolada en avril dernier, ils n’hésitent à aller jusqu’à leur tirer dessus.

De l’autre côté, la justice, qui laisse faire tous cela et encore beaucoup plus, poursuit aujourd’hui les immigrés qui se sont révoltés à Amygdaleza le 10 août passé. Quand les fascistes s’organisent pour accomplir leur sale besogne assassine, les flics, la justice et l’État tournent le dos et regardent ailleurs.

Comment peut-on alors croire que l’interdiction du parti néo-nazi changera quelque chose à la situation actuelle, quand ses membres seront toujours là à propager leurs idées racistes, à attaquer tous ceux et celles qui résistent et à tenter de prendre le pouvoir ? Le problème du fascisme sera-t-il réglé par une loi ? Peut attendre de l’État qui chaque jour nous opprime de rendre la justice ? Est-ce une solution de demander une aide institutionnelle, dans l’attente que d’autres agissent en notre nom, restant passifs et sans rien faire de nous-mêmes pour nous ?

Aujourd’hui, encore et toujours, les attaques contre les immigrés continuent, avec les arrestations sur les places et dans les quartiers, avec l’esclavage moderne dans les centres de détention pour immigrés, à ASOEE, avec l’intervention de la police anti-émeute et des flics en civil qui chassent les vendeurs de rue. La répression continue, avec les matraquages et les gaz lacrymogènes contre les manifestants, la prison pour ceux arrêtés pendant les rassemblements, les licenciements massifs, les expulsions de lieux occupés et les flics à chaque coin de rue. Les forces du gouvernement, avec l’aide de leur bras droit, les fascistes, attaquent tous ceux qui refusent de baisser la tête et de leur obéir.

Aujourd’hui, le slogan “luttes communes des immigrés et locaux” est plus que jamais d’actualité, parce que c’est nous tous, immigrés avec ou sans papiers, grecs, pauvres ou non, qui sommes la cible de l’État, des para-étatiques et de chaque fasciste, nous qui devons ensemble nous soulever, parce que la volonté et le courage de lutter nous unissent. Parce que la lutte continuelle pour un monde nouveau est la meilleure manière de se souvenir de tous ceux qui sont morts en se battant pour la vie.

Pour nous, la seule solution est de trouver des moyens pour coexister et agir collectivement contre tout ce qui se passe. Immigrés et locaux, ensembles, sans hiérarchie ni discriminations de race, sexe ou couleur, unis contre chaque forme de fascisme et la barbarie policière, pour un monde que nous voulons créer. C’est entre autres pourquoi nous participons à l’assemblée des immigrés et solidaires d’ASOEE, essayant à travers les luttes communes d’immigrés et solidaires de faire face aux attaques que nous subissons et que nous subirons à l’avenir. Nos armes dans cette bataille seront la solidarité et l’égalité.

Nous ne combattons pas seulement nos ennemis mortels les fascistes, qui sont proches mais aussi en-dedans le gouvernement et qui mettent nos existences même en péril. Nous combattons pour nous, l’amitié, des droits justes, la paix et la justice, pour un lendemain meilleur.

RÉSISTANCE – AUTO-ORGANISATION – SOLIDARITÉ
LUTTES COMMUNES DES IMMIGRÉS ET LOCAUX
ÉCRASEZ LES FASCISTES DANS CHAQUE QUARTIER

Rome: Entretien avec un retenu de ponte galeria

Feu à Ponte Galeria

D. Salut. Lundi 18 février au CIE de Ponte Galeria à Rome est survenue une révolte. Tu peux nous raconter ce qui s’est passé et comment tu as été libéré ?

R. La révolte a éclaté parce qu’ils ont commencé à taper un mec nigérian qui cherchait à résister à son expulsion. Ils l’ont tapé de manière inhumaine. Pour eux nous ne sommes que des numéros. D’autres mecs nigérians ont alors commencé à foutre le bordel pour essayer de le défendre… et de là a éclaté la révolte.

D. D’après beaucoup de journaux, ce ne sont que des nigérians qui se sont révoltés, c’est vrai ?

R. Au départ, comme je disais, c’était les nigérians, mais après les autres aussi ont foutu le bordel, géorgiens, moldaves, marocains, albanais… Nous étions tous ensemble parce que nous vivions tous les mêmes conditions, nous avions tous le même problème : vivre. Ils ont arrêté des mecs nigérians parce qu’ils ont vu sur les vidéos que c’étaient eux les premiers… Après nous nous sommes tous unis et nous avons commencé à allumer le feu, qui s’est diffusé dans tout le centre. Les personnes se sont révoltées parce que de toute façon la situation est difficile ; qui n’est pas passé par Ponte Galeria ne peux pas s’imaginer ce que signifie y vivre. C’est insupportable, une vie qu’il n’est pas possible non plus de raconter.

D. Il y a donc eu cette révolte avec le feu. C’est la première que tu as vécue ? Depuis combien de temps es-tu à Ponte Galeria ?

R. j’y suis resté un mois. Les choses de ce genre ont déjà eu lieu deux ou trois fois, toujours avec le feu, car l’unique chose que peuvent faire les détenus pour exprimer leur rage est d’allumer des feux. Cette fois le feu s’est diffusé partout, il a pris le plastique (les vitres de plexiglas qui protègent les barreaux, pour empêcher les retenus de s’en approcher). Les flics n’ont pas réussi à intervenir avec la rapidité et la violence habituelles parce qu’il y avait des journalistes présents ce jour-là… Ils devaient être trop pris à se faire interviewer, qui sait. En plus ils ont dû attendre les docteurs pour soigner le mec nigérian qui devait être expulsé, ils l’avaient tapé fort…

D. Qu’est-ce qui a brûlé à part les panneaux de plexiglas ?

R. Les fils qui connectent les caméras de vidéo-surveillance… La structure n’a pas été rendue inutilisable, mais le système de contrôle ne fonctionne plus.

D. Tu me racontais que cette fois, à la différence d’autres, quelques heures après la révolte la police, la nuit, s’est trouvée en difficulté…

R. La police s’est mise en poste en pleine nuit, et nous a contraints à dormir lumière allumée pour pouvoir mieux contrôler si nous nous levions ou si nous tentions de nous échapper. Ils ont été contraints à rester tout le long du périmètre du centre, comme ils ne le font jamais de nuit.

D. A cause des dommages causés au système de surveillance ils ont vidé le CIE.

R. Oui, ils le vident entre transferts dans d’autres centres, expulsions, et personnes qui ont été libérées parce qu’elles n’ont pas été identifiées. Cependant, neuf mecs ont été arrêtés et quatre ou cinq mis à l’isolement. C’est difficile de comprendre précisément combien ont été transférés, combien expulsés et combien libérés. Au moment de la révolte à l’intérieur nous étions 150, maintenant il n’en reste que 30 ou 40… Je répète, je ne sais pas combien sont sortis au total. Avec moi sont sortis quatre ou cinq personnes.

D. A la différence d’autres révoltes, cette fois ils ne vident pas le CIE parce qu’il est inutilisable…

R. Avec cette révolte nous n’avons pas rendu le CIE moins utilisable qu’avant parce que avant aussi cet endroit était dégueulasse pour y vivre. Avec la crasse qu’il y a, nous étions enfermés dans cet endroit comme dans une cage à poule. Ils nous enfermaient dans les chambres à 21 heures et les ré-ouvraient à 9 heures du matin.

D. T’as raison, ce qui les intéresse c’est seulement les dispositifs de sécurité, les panneaux pour empêcher de s’échapper…

R. Oui c’est vrai, par exemple ce que je te disais qui est arrivé la nuit de la révolte, la lumière allumée pour nous surveiller, est arrivé d’autres fois, est une forme de punition. Quand il y a du bordel, des protestations, des révoltes, ils laissent les lumières allumées jusqu’à deux heures, trois heures du matin. C’est des lumières très fortes que nous ne pouvons pas éteindre et qui nous empêchent de dormir.

D. Ceci, plus qu’une punition est une torture. Les tortures du genre sont diffuses dans certaines prisons… Tu sais si des fois ils utilisent des psychotropes dans la bouffe ? A Turin, beaucoup des prisonniers dans le centre se sentent fatigués et confus après avoir mangé…

R. Non, ici à Rome non, ici ils laissent la lumière allumée et ils essayent de te fatiguer psychologiquement.

D. Évidemment, vu que le CIE de Turin est géré par la Croix-Rouge, ils ont des compétences médicales spécifiques, ils savent utiliser les psychotropes. A Rome je ne sais pas en quoi est spécialisée la coopérative Auxilium qui gère le centre…

R. Eux sont spécialisés dans le tour de clés.

 source : traduit de Invece – mensile anarchico – n°22 mars 2013 – italie

Concert hip-hop multi-ethnique avec micro ouvert Vendredi 21 juin à 19.00 h. Sur la place Amerikis

afisa-synaylia-amerikis-21-6LOCAUX ET IMMIGRÉ(E)S

nous vivons ensemble dans les mêmes quartiers
dans les mêmes rues
dans les mêmes places

nous luttons ensemble contre les centres de détention, qui sont remplis de nos voisins
contre les pogroms racistes
contre la violence quotidienne et les contrôles de police
contre notre exploitation par les mêmes patrons
contre la pauvreté et la dévaluation de notre vie

NOUS CASSONS LA PEUR ET L’ALIÈNATION
NOUS CONSTRUISONS DES  COMMUNAUTÉS DE RÉSISTANCE ET DE SOLIDARITÉ

Concert hip-hop multi-ethnique avec micro ouvert
Vendredi 21 juin  à 19.00 h.
Sur la place Amerikis

Assemblée des Immigrés et Solidaires d’ASOEE
immigrants-asoee-fr.espivblogs.net
Assemblée d’ Agios Nikolaos

(Français) Film, cuisine collective et party , 6-7-2013, ASOEE

asoe-7-6-web

 

Vivons ensemble, luttons tous ensemble/

Zούμε μαζί, αγωνιζόμαστε μαζί

/We live all together, we fight together

   /Film, cuisine collective et party    /Προβολή, συλλογική κουζίνα & party

/film, collective food and party  

Συνελευση Μεταναστων & Αλληλεγγυων ΑΣΟΕΕ
http://immigrants-asoee.espivblogs.net

Fraises et exploitation humaine

Fraises et exploitation humaine

Voilà ce que sont les deux productions de base à l’exportation, et toutes les deux dans d’énormes quantités, de Nea Manolada, une province de la région d’Ilia, à 260 km à l’ouest d’Athènes. Alors que chaque printemps les fraises figurent rouges et délicieuses aux étals des marchés et dans les rayons des supermarchés, l’exploitation des travailleurs immigrés, un secret bien caché dans les rangs de la société locale raciste et xénophobe, est visible tout le temps. Mais, à cause de quelques balances à sang chaud d’un des grands propriétaires terriens de la région, les médias locaux et internationaux s’en occupent un peu.

Quelques mots à propos des champs médiévaux de Manolada

4 à 5.000 ouvriers de la terre travaillent dans les champs de Manolada les dernières années. Presque tous immigrés, surtout du Bangladesh et depuis peu du Pakistan, et beaucoup sans papiers. Leur travail de base est la culture, la récolte et l’emballage des fraises mais selon l’époque ils s’occupent aussi de la culture d’autres produits agricoles tels les patates, les oranges, etc. Le travail commence à 7h du matin et finit à 9-10h du soir avec un salaire journalier de 25 euros et bien sûr sans sécurité sociale, assurance et une quelconque aide médicale en cas d’accident du travail. Ils vivent hiver comme été dans des tentes de fortune ou dans des serres, sans eau, électricité, toilettes et autres besoins de base.

Les conditions de travail sont littéralement inhumaines, et derrière les horaires de travail exténuants, il faut ajouter qu’ils doivent travailler sous la surveillance constante et le chantage des contremaîtres qui travaillent pour toute sorte de propriétaire terrien et qui les traitent comme des esclaves. Tabassages et comportements dégradants sont une routine quotidienne, menaces sur leurs vies, chantage comme quoi ils vont les amener à la police, pour ceux qui n’ont pas de papiers, non-paiement de leur salaire et balles dans le corps si quelqu’un ose même pour un instant lever la tête.

Les faits

200 immigrés du Bangladesh qui travaillent dans l’un des nombreux champs de la région, ceux du propriétaire terrien Vaggelatou, ont commencé les derniers jours à demander leur salaire des 6 derniers mois. Ils demandaient constamment leur argent au propriétaire et ses contremaîtres mais ont fait face à ses insultes et menaces. Ils ont même écrit une réclamation qu’ils ont tenté de donner à la police et au gouvernement, bien sûr sans aucun résultat. Quelques jours avant la tentative de meurtre contre eux, ils ont fait une journée de grève et la réponse du propriétaire a été la menace d’amener d’autres immigrés pour les remplacer, surtout d’Albanie, Roumanie et Bulgarie, et les dégager de là sans les payer. La réponse des immigrés : “donne-nous l’argent que tu nous dois et on part”. Évidemment, le propriétaire n’a pas mis en application sa menace, puisque les immigrés des Balkans demandent 40 euros de salaire journalier et il a continué à ignorer les demandes des immigrés. Donc, le 17 avril, les mêmes ouvriers bangladais ont décidé d’aller protester devant la maison du propriétaire et comme retour ils ont reçu des coups de feu de ses nervis de contremaîtres. Le résultat a été 30 ouvriers blessés, dont 7 dans une situation critique. Mis à part que l’ambulance a pris deux heures pour arriver sur le lieu, la première chose que la police a faite à été de commencer à persécuter et arrêter tous les immigrés sans papiers, sans s’occuper des assassins armés.

C’est cette dimension-là qui a pris des proportions considérables, surtout dans les médias internationaux et l’image du pays qui s’est crée [1], l’absence de possibilté de maquiller l’incident et la peur de la réaction des ouvriers immigrés qui ont forcé les autorités de s’occuper du sujet et poursuivre les responsables. Les 2 jours suivants, le 18 et 19 avril, aucun immigrés n’est aller travailler dans toute la région et ont organisé un rassemblement de protestation avec la participation de plus de 10.000 immigrés travailleurs de la terre. Évidemment, les médias ont gardé cela sous silence mais cela a vraiment été la raison pour laquelle le ministre de l’intérieur Dendias a promis aux immigrés ce qui va de soi, leur payer tous leurs salaires et que la police va arrêter les assassins armés et leur patron.

En 2008, des photos de la même région qui montraient les conditions de vie et de travail des immigrés travailleurs de la terre avaient transpiré. À ce moment-là, la plupart des immigrés étaient du Pakistan. Et alors, comme maintenant, nous avons tous été choqué par les faits, les médias ayant porté quelque peu leur masque humaniste et l’État avait promis de résoudre le problème, en disant que c’était un incident isolé. Mais les années dernières le modèle de production agricole était le même, la seule différence étant qu’à la place des bangladais et pakistanais, les ouvriers étaient des Balkans, surtout d’Albanie.

Après toutes ces années rien n’a vraiment changé et les conditions de travail sont devenus de plus en plus barbares. L’exploitation des immigrés est un plan bien organisé de l’État et des patrons pour la croissance économique et afin de surmonter la crise.

C’est le même État qui, directement ou non, a poussé les immigrés à travailler dans les champs des propriétaires locaux. C’est-à-dire tous ceux qui ont réussi à survivre aux champs de mine d’Evros ou aux profondeurs de la mer. Tous ceux pour lesquels il n’y a pas de place dans les geôles de la police et dans les centres de rétention. Tous ceux qui doivent répondre à la question de où rester à la maison et terrifié à crever de faim, parce qu’à chaque coin de rue attendent les flics ou les fascistes, ou travailler comme esclave pour une bouchée de pain, évitant de cette façon d’être expulsé ou enfermé dans un quelconque centre de rétention. Et cela, parce qu’il y a un accord entre l’État, les autorités locales et les propriétaires terriens de la région pour que la police n’arrête pas les immigrés qui travaillent dans les champs de la région [2].

De cette façon-là, le travail sous ses conditions semblent pour les immigrés comme la seule voie de sortie et bouée de sauvetage et, pour les patrons, c’est un très bon outil pour encore plus d’exploitation des immigrés. La cerise sur le gâteau de l’exploitation, pour que les acolytes des patrons ne se plaignent pas, est la garde de l’argent des ouvriers immigrés afin de leur procurer une bouchée de pain [3].

Ce qui s’est passé à Manolada le 17 avril n’est pas seulement un incident isolé. C’est une condition de travail violente et inhumaine qui est appliqué pour un début à tous ceux qui se trouvent en bas et déshérités. Et tandis que cette crise s’aggrave, le fond du panier contient de plus en plus d’entre-nous. Tant que nous nous entre-déchirons et blâmons les immigrés et “l’autre” en général de nos problèmes, nous préparons le terrain pour l’exploitation et l’oppression. Tant que nous ne ciblerons pas l’ennemi réel, qui n’est personne d’autre que ceux qui nous exploitent et gagnent de l’argent sur notre dos, c’est comme si nous nous arracherions nos yeux avec nos propres mains.

LUTTES COMMUNES DES LOCAUX ET IMMIGRÉS CONTRE OPPRESSEUR DE NOTRE VIE

[1] L’image des immigrés ouvriers de la terre blessés a fait le tour du monde. Une fois de plus, différents organisations internationales ont rédigé des condamnations contre la Grèce pour sa politique migratoire, considérant que 5 signatures sont suffisantes pour amener une solution à ce problème. De plus, différents organes et organisations, surtout à travers les médias sociaux (facebook, tweeter, etc.) ont lancé une campagne appelée “Sang et Fraises” pour le boycott des fraises de Manolada.

[2] Le plan est : Les propriétaires locaux, en accord avec les autorités locales et le gouvernement, demandent à chaque fois un nombre spécifique de travailleurs. Ils communiquent avec un immigré considéré comme “un des leurs”, connu comme le “maître”, ayant habituellement la même citoyenneté que les immigrés et qui à la responsabilité de trouver les travailleurs à Athènes. Il n’y a pas besoin pour les futurs ouvriers d’avoir des papiers mais des contacts. Le transport vers les champs est fait en voiture qui viennent à Athènes et les y amènent. La seule garantie du marché est que tant qu’ils travaillent sans créer de troubles, ils n’auront pas de problèmes avec la police.

[3] Le salaire journalier est de 17 à 25 euros mais ils sont versés chaque 2 ou 3 mois. Les dépenses pour la nourriture et d’autres besoins (carte de téléphone, etc.) sont décomptés de leurs salaires. Même dans ce cas-ci, l’exploitation n’a pas de limite. Les courses ne sont pas faites par les immigrés eux-mêmes mais par les contremaîtres ou le “maître”. Et même si chaque immigré à besoin de 70-80 euros par mois pour sa nourriture, ils ont un compte qui atteint jusqu’à 400 euros par mois, étant finalement payé 150 euros pour le travail d’un mois. Il est évident que ce compte finit dans les poches des propriétaires terriens et de leurs nervis.

En ce qui concerne cette semaine à ASOEE

L’opération policière spectaculaire du lundi 1/4 ressemblait à une nouvelle phase d’attaque de flics dans les environs d’ASOEE, durant laquelle des escouades de MAT ont encerclé l’école et attaqué les immigrés vendeurs de rue, tandis que des journalistes de télévision qui se trouvaient dans les environs “par hasard” ont filmé les événements pour être retransmis aux nouvelles de 20h.

Le mardi, 2/4 de nombreux groupes de flics en civil ont encerclé le pâté de maison d’ASOEE depuis 6h du matin et pendant 3h ils ont contrôlé les immigrés, interpellant même 2 immigrés Bangladais.

Le jour prochain, mercredi 3/4 le contexte était à nouveau le même, des flics en civil et en uniforme faisant des rondes autour d’ASOEE depuis le matin, cherchant les immigrés qui vendent leurs marchandises devant l’école. Parce que, de ce qu’en disent les médias de masse, le gouvernement et le reste des cannibales, les immigrés sont les responsables de la dette du pays pour défaut de paiement de taxes ! Donc, selon leurs pensées humanistes la solution appropriée est de les entasser dans des centre de détention. De plus, se trouvaient avec les flics en civil 3 personnes qui portaient des t-shirts d’Aube Dorée. Finalement, les derniers flics en civil qui faisaient des rondes devant ASOEE se sont fait dégager par des solidaires et des étudiants vers 11h.

Hier, jeudi 4/4 le contexte n’a pas changé. Depuis 6h du matin jusqu’a 11h des flics en civil ont encerclé le pâté de maison d’ASOEE pour bloquer l’arrivé des immigrés.

SI VOUS PENSEZ QU’ON VA RESTER LES BRAS CROISÉS FACE À LA MISE EN OEUVRE DE DACHAU MODERNES
VOUS VOUS TROMPEZ LOURDEMENT…

GUERRE À CEUX QUI ONT DÉCLARÉ LA GUERRE AUX PAUVRES ET À TOUS CEUX QUI LUTTENT

LUTTES COMMUNES DES LOCAUX ET IMMIGRÉS POUR LA DIGNITÉ, L’ÉGALITÉ ET LA LIBERTÉ